10.12.2019
Dimanche 6 novembre, l’Arabie Saoudite a resserré l’embargo aérien, terrestre et maritime sur le Yémen en réponse à la fusillade provoqué par des rebelles Houthi dans sa capitale, Riyad. Les Nations Unies appelle à une levée de l’embargo d’urgence afin d’empêcher que des ‘milliers de personnes’ ne meurent si le pays n’est pas approvisionné en denrées alimentaires.
Début novembre, 22 groupes humanitaires ont tiré la sonnette d’alarme en annonçant que le Yémen ne disposait plus que d’une réserve de 6 semaines pour nourrir les 7 millions d’habitants affamés. Presque un mois après, la situation ne cesse de s’empirer.
Actuellement, plus de 3,3 millions d’enfants et de femmes enceintes et allaitantes souffrent de malnutrition sévère, dont 462 000 enfants ont moins de 5 ans. Les mères sont affamées et ne peuvent pas allaiter leurs enfants. Les enfants affaiblis sont en retard de croissance, la peau sur les os laissant transparaître leur veine, il sont même trop faibles pour réclamer de la nourriture.
Les prix de la nourriture et du fuel ont explosés du fait du resserrement de l’embargo et 2,3 millions de personnes supplémentaires sont touchées par l’insécurité alimentaire.
Le conflit au Yémen dure depuis 2015. On estime que 10 000 personnes ont été tuées et 3 millions ont fuit leur foyer au cours de cette période. 20,7 millions de personnes attendent une aide humanitaire d’urgence et sont frappées par la crise alimentaire la plus importante du monde.
Les infrastructures principales comme les canalisations ont été détruites par les bombardements aériens, laissant les familles sans approvisionnement d’eau potable et les contraignant à consommer de l’eau contaminée. La consommation d’eau non potable et l’entassement des déchets ont provoqué une grave épidémie de choléra qui a touché 959 810 et en a tué plus de 2 200 depuis avril 2017.
Le comité international de la Croix Rouge estime que 2,5 millions de personnes n’ont pas accès à l’eau potable dans les villes yéménites, ce qui confirme la probabilité que cette épidémie de choléra va continuer à se propager.
Un hiver rude s’annonce et promet davantage de souffrances pour la population yéménite. Sans approvisionnement d’urgence en nourriture,eau potable et vêtements chauds, le nombre de décès va augmenter chaque jour qui passe.
90€ permettent de financer un colis alimentaire qui subviendra aux besoins d’une famille pour un mois entier. 130€ suffisent à fournir des kits d’urgence composés de vêtements chauds, de matelas, de couvertures et de combustible pour chauffage.
Nous ne pouvons certes pas arrêter l’hiver, mais nous pouvons, ensemble, éviter à ces personnes d’en subir les ravages.
Le froid tue, l’indifférence aussi.